La douleur aiguë, également appelée douleur symptôme avec une installation récente. Elle joue le rôle de signal d'alarme qui permet le diagnostic, elle est liée à l'activation des nocicepteurs. Tandis que la douleur chronique, aussi nommée douleurs syndrôme/douleur maladie est une douleur persistante au cours du temps. Le temps joue un rôle crucial notamment dans le passage de la douleur aiguë à la douleur chronique.
Attention à ne pas confondre, une douleur chronique n'est pas une douleur aiguë qui se prolonge dans le temps. La douleur chronique engendre une neuroplasticité synaptique et cellulaire.
Les différents types de douleurs :
Les douleurs nociceptives sont les plus fréquentes. Elles sont provoquées par une atteinte tissulaire d’origine mécanique (compression, étirement) ou inflammatoire, due à la tumeur elle-même ou à certains traitements (chirurgie, radiothérapie…). Elles activent les récepteurs périphériques de la douleur (nocicepteurs). Dans certains cas, ces récepteurs peuvent rester sensibilisés même après la disparition de la lésion initiale, contribuant à la chronicisation de la douleur.
Les douleurs neuropathiques sont dues à une lésion ou un dysfonctionnement du système nerveux central ou périphérique. Elles peuvent être causées directement par l’envahissement tumoral, par des lésions nerveuses induites par la chirurgie, ou encore par des traitements neurotoxiques comme certaines chimiothérapies (ex. : taxanes, platines). Ces douleurs sont souvent décrites comme des brûlures, décharges électriques, fourmillements ou engourdissements, et sont fréquemment associées à des troubles sensitifs (allodynie, hyperalgésie). On estime qu’environ 20 % des douleurs chroniques en oncologie sont de nature neuropathique.
Les douleurs nociplastiques, plus récemment identifiées, correspondent à un dysfonctionnement des voies centrales de la douleur, sans preuve de lésion tissulaire ou nerveuse. Elles se manifestent par des douleurs diffuses, persistantes, souvent accompagnées de fatigue, troubles du sommeil, difficultés de concentration et altération de la qualité de vie. Ce type de douleur est particulièrement observé dans certains traitements à long terme, notamment sous hormonothérapie (par exemple dans les cancers du sein ou de la prostate), où les patients peuvent développer des tableaux proches de la fibromyalgie. Les mécanismes incluent une sensibilisation centrale et une altération de la modulation descendante de la douleur.
La vision classique des douleurs cancéreuses sont des douleurs mixtes c'est-à-dire des douleurs par excès de nociception (inflammation, sensibilisation des nocicepteurs) et dues aux développement des métastases et des douleurs neuropathiques chroniques iatrogènes liées aux traitements du cancer (radiothérapie, chimiothérapie neurotoxiques) et liées à la poussée tumorale (compression des structures nerveuses).