Les douleurs chroniques : Quand la douleur devient un handicap

On a tous déjà été confronté à la douleur. C'est un phénomène complexe à la fois universel et très intimes. Habituellement, on y fait face occasionnellement. Mais, dans certains cas, elle s'installe et devient un véritable handicap car elle entraine des difficultés à accomplir certaines activités de la vie courante.

1- Qu'est-ce qu'une douleur chronique ?

La douleur est une expérience désagréable perçue par notre corps et ressentie par notre être1. Elle est influencée par de nombreux facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. 

Normalement, elle est un signal d'alarme temporaire qui permet à l'organisme de réagir et se protéger. Mais, la douleur peut aussi persister pendant plusieurs mois, voire de nombreuses années2. La douleur chronique n'a alors plus d'utilité et devient délétère. Elle a de multiples répercussions négatives à la fois physiques, morales et sociales. 

Quand la douleur chronique devient un handicap

2- Qui peut être concerné ?

En France, 30% des adultes souffrent de douleurs chroniques. Pour un tiers d'entre eux, il s'agit de douleurs sévères : très fréquentes et intenses.

On peut aussi avoir mal à tous les âges de la vie. Dès la vie intra-utérine, le système de transmission de la douleur fonctionne. Les enfants et les adolescents ne sont donc pas épargnés. En moyenne, en France, 1 enfant sur 4 a des douleurs chroniques et/ou persistantes.

La douleur peut être présente même lorsque la communication par les mots manque. Les personnes âgées ainsi que celles avec un handicap physique ou mental sévère y sont particulièrement exposées. 

3- Pourquoi survient-elle ?

La douleur chronique peut être associée à des mécanismes variés. Il n'y a pas forcément de lien entre son intensité et la gravité de la maladie qui la provoque. 

Elle peut être déclenchée par une atteinte mécanique ou inflammatoire des tissus. C'est alors une douleur nociceptive. Elle est liée à l'activation des récepteurs de la douleur qui peuvent, parfois, rester actifs après la disparition des lésions. elle servient, par exemple, dans la polyarthrite rhumatoïde ou l'endométriose. 

La douleur apparaît également en cas de lésion directe du système nerveux. Cette douleur neuropathique peut notamment accompagner des maladies chroniques, telles que la sclérose en plaques, ou persister longtemps après un accident vasculaire cérébral ou une chirurgie. 

Il est aussi possible que la douleur survienne sans qu'il n'y ait de lésion comme dans la fibromylagie. Il s'agit alors d'une douleur nociplastique qui résulte d'un dysfonctionnement des structures modulant la douleur. 

4- Quel est son impact ?

La douleur chronique est une source de handicap3 invisible. Elle a de nombreuses répercussions sur les activités de la vie quotidienne. Elle peut entraîner des difficultés à se déplcaer, à entretenir des relations sociales ou avoir une activité professionnelle. Au total, 44% des personnes concernées déclarent souffrir d'isolement social et près de 20% ont perdu leur emploi. 

Elle peut également causer une altération majeure de la qualité de vie et une souffrance psychologique importante. 1 personne sur 2 se sent fatiguée en permanence et ne peut vivre normalement. Presque 1 sur 3 estime que la douleur est parfois si forte, qu'elle ressent l'envie de mourir. 

1 Selon l'IASP la douleur est une « expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à, ou ressemblant à celle associée à, une lésiontissulaire réelle ou potentielle ».

2  D'après la SFETD, la douleur chronique est « un syndrome multidimensionnel exprimé par la personne qui en est atteinte. Elle est définie par une durée se prolongeant au delà de 3 mois ».

3 Selon la loi française, le handicap désigne « toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération [...] d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant ».


Fiche réalisée par Camille R.

Sources :