Glomérulonéphrite

Introduction

La glomérulonéphrite est une inflammation des glomérules, petites structures situées dans les reins qui assurent la filtration du sang. Lorsque ces filtres sont endommagés, cela peut entraîner une altération de la fonction rénale, avec des conséquences allant de simples anomalies urinaires à une insuffisance rénale aiguë ou chronique.

Les glomérules jouent un rôle fondamental dans le maintien de l’équilibre hydrique, électrolytique et acido-basique de l’organisme. Leur atteinte justifie une prise en charge rapide et adaptée.

Glomerulonephrite

En France, la glomérulonéphrite touche environ 2 à 3 personnes pour 100 000 habitants par an. Elle peut survenir à tout âge, mais elle est plus fréquente chez les enfants et les jeunes adultes.

Causes et facteurs de risque

La glomérulonéphrite peut avoir différentes origines :

  • Origine génétique : certaines formes sont liées à une prédisposition familiale ou à des mutations héréditaires.
  • Infections : des infections bactériennes (notamment les angines à streptocoques du groupe A) ou virales (hépatite B, hépatite C, VIH) peuvent déclencher une glomérulonéphrite dite post-infectieuse.
  • Maladies auto-immunes : comme le lupus érythémateux systémique, où le système immunitaire attaque les tissus sains, y compris les reins.
  • Facteurs environnementaux ou médicamenteux : certaines substances toxiques ou médicaments peuvent également causer une inflammation des glomérules.


Facteurs favorisant

  • Antécédents familiaux de maladies rénales.
  • Infections répétées ou mal soignées.
  • Hypertension artérielle mal contrôlée.
  • Diabète mal équilibré.

Symptômes

Les symptômes dépendent de la gravité et de l’évolution de la maladie. Les plus fréquents sont :

  • Protéinurie : présence anormale de protéines dans les urines, détectée par un test urinaire.
  • Œdèmes : gonflements au niveau des pieds, des chevilles, voire du visage, dus à une rétention d’eau.
  • Hématurie : présence de sang dans les urines, qui peuvent apparaître rouges ou brunâtres.
  • Hypertension artérielle : souvent associée à la maladie rénale.
  • Fatigue générale, perte d’appétit, nausées.

Si elle n’est pas traitée, la glomérulonéphrite peut évoluer vers une insuffisance rénale sévère, nécessitant une dialyse ou une greffe de rein.

Diagnostic

Le diagnostic repose sur plusieurs examens complémentaires visant à confirmer l’inflammation des glomérules et à en identifier la cause :

  • Analyse d’urines : pour détecter la protéinurie, l’hématurie ou la présence de cellules anormales.
  • Biopsie rénale : prélèvement d’un petit fragment du rein pour observation au microscope, permettant de poser un diagnostic précis.
  • Bilan sanguin : évaluation de la fonction rénale (créatinine, urée) et recherche d’anomalies immunologiques ou infectieuses.
  • Échographie rénale : utile pour visualiser la taille et la structure des reins, ainsi que pour exclure d’autres causes.

Le diagnostic est posé sur la base d’un ensemble de données cliniques, biologiques et d’imagerie.

Traitements

Le traitement dépend de la cause sous-jacente et de la sévérité de l’atteinte rénale.

Approches thérapeutiques

  • Médicaments immunosuppresseurs : en cas de cause auto-immune (ex. lupus), pour réduire l’activité du système immunitaire.
  • Antibiotiques : en cas de glomérulonéphrite post-infectieuse, pour éliminer l’agent responsable.
  • Antihypertenseurs : comme les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) ou les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (ARA2), pour contrôler la pression artérielle et limiter les lésions rénales.
  • Dialyse : si la fonction rénale est gravement altérée, pour assurer l’épuration du sang.
  • Transplantation rénale : envisagée dans les formes chroniques évoluées.

Conseils pratiques

  • Suivre scrupuleusement les prescriptions médicales.
  • Limiter l’apport en sel pour réduire la tension artérielle et les œdèmes.
  • Éviter les infections (vaccination, hygiène) et surveiller régulièrement la fonction rénale.

Prévention

Bien que toutes les formes ne soient pas évitables, certaines mesures peuvent réduire le risque :

  • Traiter rapidement les infections (notamment angines bactériennes).
  • Contrôler les maladies chroniques comme l’hypertension ou le diabète.
  • Surveiller la fonction rénale chez les personnes à risque (antécédents familiaux, maladies auto-immunes).
  • Éviter l’automédication avec des médicaments néphrotoxiques sans avis médical.

Fiche rédigée par Asma C. Mise en ligne le 09-04-2025

Sources :

  • Foucher, C., & Chazot, C. (2020). Glomérulonéphrites : principes diagnostiques et thérapeutiques. Revue Médicale de l'Hôpital.
  • Kambham, N., & Markowitz, G. S. (2019). Pathology of Glomerulonephritis. Seminars in Nephrology, 39(3), 219–225.
  • Levey, A. S., & Coresh, J. (2019). Chronic Kidney Disease. The Lancet, 389(10073), 1238–1252.
  • O’Brien, F. (2023, 9 août). Glomérulonéphrite. Manuels MSD pour le Grand Public.