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Neuropathie anti-MAG

La neuropathie anti-MAG est une maladie liée à l'atteinte de plusieurs nerfs périphériques (poly neuropathie). Elle est provoquée par la destruction de la membrane protégeant les nerfs (la gaine de myéline) par des anticorps. Ces anticorps sont d'un seul type et ciblent l'une des protéines de la myéline (IgM monoclonaux anti-MAG). Ils sont produits en excès par un seul clone de cellules immunitaires. On parle alors de gammapathie monoclonale.

En référence à ce mécanisme sous-jacent, la neuropathie anti-MAG porte également le nom complexe de "polyneuropathie associée aux gammapathies monoclonales IgM à activité anti-MAG".

Cette neuropathie touche plus particulièrement les hommes, en effet nous retrouvons un ratio de 3 hommes touchés pour 1 femme.

Symptômes et signes cliniques

Le tableau clinique initial est celui d’une polyneuropathie distale, symétrique, prédominante aux membres inférieurs, sensitive, ataxique (en particulier à l’orthostatisme). Les signes peuvent apparaître plus précocement autour de 45 ans et plus tardivement jusqu’à 80 ans.

La neuropathie anti-MAG entraîne surtout des symptômes sensitifs tels que des fourmillements désagréables (paresthésies) et une sensation de brûlure au niveau des membres. Il y a également des tremblements au niveau des mains et une atteinte sensitive profonde entraînant des troubles de l'équilibre et de la coordination (ataxie). 

Au début, il y a peu de déficit moteur. L'évolution est le plus souvent lentement progressive, bien qu’il existe des formes plus rapidement évolutives et invalidantes.

À noter qu'il existe une forme particulière encore plus rare liée à un cancer (le myélome multiple). Elle se nomme le POEMS syndrome et associe typiquement :

  • Une atteinte de plusieurs nerfs (polyradiculonévrite) entraînant des troubles sensitifs et de la marche
  • L'augmentation de taille des organes et des ganglions (organomégalie)
  • Une ou plusieurs maladies endocriniennes (endocrinopathie)
  • La présence en excès d'anticorps (gammathie monoclonale)
  • Des lésions de la peau (telle qu'une hyperpigmentation et des angiomes)

Outils diagnostiques

Afin de mettre en évidence une gammapathie monoclonale anti-MAG, il est nécessaire de pratiquer une prise de sang où une électrophorèse des protéines sériques avec immunofixation et une analyse du dosage des anticorps anti-MAG seront réalisées.

De plus, les recherches ont montré une corrélation entre les données électrophysiologiques et l’incapacité fonctionnelle des patients. L'électroneuromyogramme (ENMG) pourrait donc être utilisé comme un biomarqueur dans le suivi des patients.

Une IRM peut être prescrite afin de voir les zones touchées par la maladie.

Des examens génétiques permettent d’écarter certaines maladies et participent au diagnostic de neuropathie anti-MAG.

La biopsie nerveuse n’est en général pas nécessaire pour confirmer le diagnostic de neuropathie à IgM anti-MAG.

Prise en charge

L'évolution et les symptômes de la maladie étant différents d’un patient à l’autre, la prise en charge est spécifique à chaque patient et multidisciplinaire.

Les approches médicamenteuses :

  • L’injection par voie intraveineuse ou sous-cutanée d’immunoglobulines polyvalentes humaines (médicaments issus de don de plasma sanguin) permet pour certaines formes de diminuer les symptômes de la maladie
  • Prescription de corticoïdes
  • Les échanges plasmatiques appelés plasmaphérèse visent à éliminer la présence des anticorps du plasma sanguin
  • En seconde intention, 
des immunosuppresseurs peuvent être prescrits

Des médicaments peuvent être également prescrits pour diminuer de possibles symptômes associés aux neuropathies inflammatoires tels que des douleurs ou des troubles psycho-affectifs…


Les méthodes non médicamenteuses peuvent compléter ces traitements :

  • La kinésithérapie avec le maintien ou la mise en place d’activités physiques adaptées qui permet de sauvegarder le capital musculaire et d’éviter une perte d’autonomie. De plus, cela aide à mieux gérer la douleur et la fatigue.
  • Un accompagnement psychologique

Recherche

Malgré un intérêt croissant pour cette pathologie, un certain nombre de questions restent en suspens, concernant en particulier les thérapeutiques, limitant la prise en charge de ces patients.

Centres de référence

Pour les maladies neuromusculaires, il existe la filière FILNEMUS. Ce réseau de centre spécialisé est composé de 6 centres de référence maladies rares (CRMR) coordonnateurs, de 26 centres de référence constitutifs et de 39 centres de compétences (CCMR).

Certains de ces centres sont spécialisés dans la prise en charge des Neuropathies amyloïdes familiales et autres neuropathies périphériques rares (NNERF). Le site constitutif est le CHU de Limoges et le site coordinateur est l'Hopital APHP au Kremlin Bicêtre.

Liens utiles pour trouver plus d'informations

Associations dédiées

  • ANFP Association Française contre les neuropathies périphériques
  • AF3M Association Française des malades du myelome multiple