Etablir le diagnostic
La maladie de Steinert peut être suspectée par divers professionnels de santé, notamment les neurologues, neuropédiatres et médecins spécialisés, en raison de la diversité des symptômes qu’elle présente. Cette variabilité clinique contribue souvent à un diagnostic tardif, après une période d’errance diagnostique que les avancées médicales tentent de réduire.
Confirmer le diagnostic
Deux examens complémentaires sont essentiels pour valider le diagnostic : le test génétique et l’électromyogramme (EMG).
Le test génétique est aujourd’hui la méthode la plus fiable pour confirmer la maladie de Steinert. Il repose sur l’analyse de l’ADN, obtenu par une prise de sang, afin d’identifier la présence d’une expansion anormale de triplets CTG dans le gène DMPK, situé sur le chromosome 19.
L'interprétation des résultats est la suivante :
- 5 à 34 répétitions de CTG : Test négatif, absence de la maladie
- 37 à 50 répétitions de CTG : Présence d’une prémutation, sans manifestations cliniques, mais pouvant être transmise aux générations suivantes
- Plus de 50 répétitions de CTG : Confirmation de la maladie
Ce test nécessite le consentement du patient ou, pour un mineur, celui de ses parents.
L’EMG est un examen clé pour l’évaluation des maladies neuromusculaires, notamment la dystrophie myotonique de Steinert. Il consiste à insérer des aiguilles-électrodes dans certains muscles pour mesurer leur activité électrique. Chez les patients atteints, il révèle la présence de décharges myotoniques caractéristiques lors de la contraction musculaire.
Cet examen permet également d’évaluer la vitesse de conduction nerveuse, qui reste généralement normale dans cette pathologie. Toutefois, l’EMG peut être moins fiable chez les nourrissons ou en cas d’atteinte musculaire avancée.
Bien que ne permettant pas d’affirmer le diagnostic, d’autres examens peuvent être réalisés pour orienter la démarche diagnostique, tels que :
- Le dosage des enzymes musculaires, qui peut révéler une élévation des taux en cas de souffrance musculaire
- La biopsie musculaire, permettant d’étudier les anomalies des fibres musculaires
- L’imagerie cérébrale (IRM ou scanner), utile pour détecter certaines atteintes associées
Il est essentiel de distinguer la maladie de Steinert d’autres pathologies présentant des symptômes similaires.
Diagnostic différentiel de la forme adulte
La dystrophie myotonique de Steinert correspond à la forme DM1. Il est nécessaire de la différencier :
- Des autres dystrophies myotoniques, notamment la DM2 et la plus rare DM3
- Des autres formes de myotonies, qui n’ont pas nécessairement les mêmes mécanismes physiopathologiques
- Des autres dystrophies musculaires, qui ne présentent généralement pas de myotonie, facilitant leur distinction
Diagnostic différentiel de la forme congénitale
La forme congénitale de la maladie de Steinert doit être différenciée d’autres causes d’hypotonie néonatale, comme :
- Les myopathies congénitales
- L’amyotrophie spinale
- La myasthénie néonatale
Un diagnostic précis est essentiel pour adapter la prise en charge et le suivi des patients.