Le syndrome douloureux régional complexe (algodystrophie)

Le syndrome douloureux régional complexe, souvent abrégé SDRC, est une pathologie rare qui survient le plus souvent après un évènement déclencheur tel qu’une chirurgie. Il est associé à des douleurs invalidantes et son évolution est imprévisible. Ainsi, il est primordial d’apprendre à mieux le connaître pour améliorer sa prise en charge. 
 

1- Quels sont les facteurs déclencheurs ?

Classiquement, on définit deux formes de SDRC. Le type 1, anciennement appelé algodystrophie, est le plus fréquent. Il survient le plus souvent après une fracture, un traumatisme mineur ou une chirurgie. Contrairement au type 2, il n’est pas associé à des lésions nerveuses identifiées. 

Lorsqu’il survient, plusieurs éléments sont connus pour être de mauvais pronostic tels que la consommation de tabac, un diagnostic tardif ou un antécédent d’autres douleurs chroniques. 

2- Pourquoi survient-il ?

Le mécanisme n’est pas encore totalement identifié. Le plus souvent, il évolue selon deux phases. La phase aigüe, parfois appelée forme chaude, se caractérise par une :

  • une activation du système nerveux sympathique, qui est le système nerveux autonome chargé de la réponse au stress 
  • une sensibilisation du système nerveux périphérique, dont les récepteurs deviennent alors plus sensibles à la douleur 
  • un stress oxydatif et une auto-immunité, c’est-à-dire une activation excessive et néfaste des cellules 

Ensuite, la phase chronique se caractérise par une hypersensibilisation centrale, c’est-à-dire un dysfonctionnement des structures nerveuses aboutissant à une augmentation de la sensibilité à la douleur.

Le SDRC est associé à des douleurs chroniques invalidantes et imprévisibles

3- Comment le prendre en charge ?

Tout d’abord, il est important de prévenir tant que possible sa survenue. En cas d'opération chirurgicale, cela repose notamment sur une bonne prise en charge de la douleur avant et après la chirurgie ainsi que, dans certaines situations, la prise de vitamine C.

Ensuite, lorsqu’il est présent, sa prise en charge est à adapter à chaque personne. Le plus souvent, elle repose sur un traitement de la douleur ainsi qu’à une rééducation précoce, pouvant notamment faire intervenir un kinésithérapeute et un ergothérapeute.
 

Au-delà des traitements médicamenteux de la douleur, il est aussi possible de proposer des approches plus invasives telles que la réalisation d’anesthésie locale (bloc nerveux)   ou la pose d’un neurostimulateur pour moduler la transmission de la douleur. 

La prise en charge repose sur le traitement de la douleur et la rééducation

Enfin, la recherche avance également pour améliorer la prise en charge en étudiant notamment l'intérêt des anti-TNFα, des immunosuppresseurs réduisant la réponse inflammatoire. 


Fiche créée par Julia F. et Camille R. 

Sources :

  •  A-M Pinard. Congrès de la SFETD - "Syndrome Douloureux Régional Complexe, les différents aspects cliniques". 2023.
  •  COFER. Syndrome Douloureux Régional Complexe. 2020. 
  • Ministère de la santé et des services sociaux. Algorithme de prise en charge interdisciplinaire du syndrome de douleur régionale complexe (SDRC). 2015.