D'ou vient la migraine ?

La migraine est une maladie neurologique qui touche 15% de la population. Elle entraîne la survenue de crises récurrentes, se manifestant essentiellement par des maux de tête pulsatiles et pouvant s’accompagner par des signes neurologiques transitoires.

Environ un migraineux sur quatre a des crises sévères impactant significativement la vie quotidienne. Ainsi, il est crucial de mieux comprendre cette maladie. 

1- Comment est perçue la douleur au niveau du crâne ?

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les douleurs crâniennes ne proviennent pas directement du cerveau. Le système nerveux central ne possédant pas de récepteurs sensible à la douleur (nocicepteurs

Ce sont les méninges, membranes enveloppant le cerveau, qui sont abondamment innervées par le système nerveux périphérique, responsable de la sensibilité. C’est donc à ce niveau que peut être perçu le message douloureux grâce aux nocicepteurs

2- Quels sont les mécanismes impliqués dans la migraine ?

Les mécanismes à l’origine de la migraine sont complexes. Actuellement, le modèle neuro-vasculaire est privilégié, bien que certains éléments demeurent hypothétiques.

En premier lieu, la migraine est associée à une hyperexcitabilité des neurones cérébraux et peut également survenir dans un contexte de prédisposition génétique.

Par ailleurs, l’hypothalamus, une petite région cérébrale, jouerait également  un rôle central dans la migraine en :

  • produisant de la dopamine, un neurotransmetteur régulant l'activité du nerf trijumeau, responsable de la sensibilité de la face et des méninges 
  • modulant le système nerveux autonome, qui serait impliqué dans la sensibilisation des neurones méningés à la douleur 
  • communiquant avec le tronc cérébral, impliqué dans les mécanismes douloureux.

L'activation de ces voies pourrait entraîner la libération de GNRP, un neurotransmetteur qui serait impliqué dans les maux de tête, car il génère une dilatation et une inflammation des vaisseaux méningés

3- À quoi sont dus les prodromes ?

Les prodromes, symptômes précurseurs des crises, permettent à de nombreux migraineux de prédire leur survenue.  Il peut notamment  s’agir d’une tension dans la nuque, d’une sensibilité augmentée à la lumière ou d’une fatigue inhabituelle.

Lors de leur survenue, des études montrent une activation de certaines régions du tronc cérébral, qui seraient impliquées dans la modulation de la douleur. 

 

4- Quels sont les mécanismes impliqués dans l’aura migraineux ?

Chez 20 à 30% des migraineux, les maux de tête sont précédés ou accompagnés d’un aura, un trouble neurologique transitoire entièrement réversible. Le plus souvent, il s’agit de troubles visuels comme des tâches brillantes ou une vision floue. 

Il semble lié à la survenue de la dépression corticale envahissante (DCE) : une activité intense des neurones du cortex visuel qui correspondrait ainsi aux scintillements vus dans le champ visuel. 

Elle serait ensuite suivie d’une vague de silence, correspondant à la vision d’une tâche sombre, comme si ces neurones qui se sont activés massivement s'étaient endormis. Elle se déplacerait en fonction de la propagation du silence du cortex occipital au cortex frontal.


Fiches crées par Clarisse M. et Camille R. 

Sources : 

  • L. Monconduit. Congrès SFETD - "Migraine et céphalée : Physiopathologie de la migraine". 2023.
  • INSERM. Migraine : Une maladie de mieux en mieux connue. 2023.
  • SFEMC. C'est quoi la micraine ? 2017. 


​​​​​