"Je m'appelle Anaëlle. Depuis que je suis petite, j'ai grandi en pensant que c'était juste moi qui étais bizzare ou "à côté de la plaque."
En effet, j’ai grandi avec mon handicap, sans vraiment savoir pendant longtemps qu'il en était vraiment un. Les médecins ont évoqué de multiples hypothèses, telles que des troubles psychiques ou du neurodéveloppement. Cela fait seulement 3 ans que je commence à avoir un début de réponse et le diagnostic reste encore incertain.
Malgré tout, ces avancées vers le diagnostic me permettent de mieux me cerner et de mieux comprendre mes réactions ainsi que mes émotions. En effet, c'est comme si mon cerveau fonctionnait par phase : je peux rapidement passer de la fille la plus solaire, dynamique et productive à quelqu’un de vide, désintéressé et triste sans raison particulière.
C’est assez compliqué à gérer que ce soit pour mes proches ou pour moi-même parce que je suis un peu une pochette surprise : on ne sait jamais sur qui on va tomber ! Surtout que ces phases emmènent toujours avec elles beaucoup d’anxiété et de culpabilité de simplement exister. J’ai parfois plus l’impression d’être un poids pour tout le monde qu’autre chose.
Pendant longtemps, ça a été difficile de concilier tout ça avec le travail. Car, dans ce domaine c'était pareil, surtout au niveau de ma créativité et de ma productivité... Alors, je me suis aussi rendue compte que j’avais besoin de trouver un sens à mon travail et d’être stimulée en permanence pour éviter les rechutes : c’est comme ça que j’ai pris part à l’aventure de Petite Mu sans hésiter, un média dédié aux handicaps invisibles que j'ai cofondé avec Alice. Grâce à ça, j'ai retrouvé un souffle de vie dans ce que je faisais."
- Anaëlle, co-fondatrice du média @petite.mu_