"Je m’appelle Margot. J’ai 36 ans et il y a 3 ans, alors que je ne présentais aucun facteur de risque j’ai été victime d’un AVC.
À cause de mon jeune âge, je me suis heurtée à l’incrédulité des services de secours, qui ont conclu à une migraine avec aura. C’est grâce à l’insistance de mon père, pharmacien, que j’ai fini par être transportée à l’hôpital, plus de 4 heures après les premiers symptômes.
Il en a résulté de nombreuses séquelles. Tout d’abord, une aphasie, c’est-a-dire des difficultés à s’exprimer avec un débit de parole très ralenti. Des troubles cognitifs, une hypersensibilité à la lumière, aux bruits et aux odeurs, ce qui impacte mes actions du quotidien. Je fais aussi face à des douleurs neuropathiques et une fatigue immense.
Cet accident cérébral a réécrit le reste de ma vie, j’ai expérimenté l’absence de reconnaissance de l’erreur de diagnostic, les lenteurs et les failles des systèmes administratifs, le peu de compréhension de la fatigue par les soignants tout au long de la prise en charge…
Malgré tout cela, je ne veux pas vivre dans le ressentiment. Pendant longtemps, faute de mots que je ne pouvais écrire ou prononcer, j’ai eu l’idée de dessiner mon histoire. J’en ai même fait un livre “mon petit AVC”. Je m’investis également aujourd’hui pour sensibiliser à l’AVC, autant le grand public que les professionnels de santé. Car, malgré des évènements de vie difficile, il est possible de générer des moments de vie agréables."
- Margot, créatrice de @mon.petit.avc