"Je m'appelle Mathieu. Mon handicap, est né d’un cancer que j’ai eu à l’âge de 17 ans.
Tout a commencé lors d’un voyage entre amis : ces derniers m’ont fait remarqué qu’il y a une différence d’épaisseur entre mes deux cuisses. Après quelques examens, on a découvert que cela était dû à une tumeur au niveau du bas du ventre. J'ai donc eu une opération pour enlever la tumeur. Durant celle-ci, le nerf crural, qui passait à l'intérieur de la tumeur, a du être sectionné. Ça m’a ainsi laissé une paralysie de la cuisse droite et une perte de sensibilité.
Au début, ça a été très dur à vivre car je n’avais pas envie d’être considéré comme diminué. Je me suis donc investi à fond dans la rééducation et j'ai pû me séparer de mes béquilles.
J’ai poursuivi mes études, obtenu un diplôme d’ingénieur et je me suis mis à travailler dans une grande entreprise. Pendant tout ce temps, c’est-à-dire durant 13 ans, j’ai tout fait pour cacher les séquelles de mon opération et j’ai réussi à rendre mon handicap invisible. Il ne se révèlait que lors de la montée des escaliers et pendant la pratique de sports. Et même dans ces moments là, il restait tabou.
C’est à l’âge de 30 ans que j’ai eu un déclic et je me suis lancé le défi de faire les jeux paralympiques. J’ai compris que ma différence et ma singularité me permettrait de briller. Pour aller plus loin, j’ai même tatoué ma jambe pour la sublimer, la montrer aux yeux de tous. Je l’avais cachée pendant 13 ans et ce tatouage est là pour lui rendre hommage.
Aujourd’hui, je n’ai plus honte d’en parler et de la montrer ! Je m’entraîne actuellement pour les jeux olympiques 2024, à Paris, et j’espère bien de nouveau véhiculer cette image qu’avec le handicap, le sport à haut niveau reste possible."
— Mathieu